Au hasard de ma route, j’ai aperçu cette librairie à Cesson-Sévigné. Son nom a tout de suite suscité ma curiosité : Pensez-donc : »Des gourmandises sur l’étagère »…
J’y ai effectivement découvert quelques jolis livres sur la cuisine et sur les sens. Mais surtout, j’ai découvert le livre éponyme de Françoise Moreau qui a inspiré les libraires de cet espace. « Des gourmandises sur l’étagère » est une lecture qui se déguste par petites bouchées… Hummm… Voyez cela :
Extrait, page 32 (…) » Depuis les petits moules à pâtisserie dans les branches nues du noisetier, la vie de Marie-Gabrielle Isbéhen et de son époux Odilon Dieulefit a bien changé.
La matin, Marie-Gabrielle entre dans la cuisine. Elle avance sur les dalles selon un parcours superstitieux. La lumière la précède, allumant le fourneau et la table à pétrir. Les étagères en bois ciré sont garnies comme une épicerie. Elle passe la revue des  casseroles empilées, des écumoires, des louches, des passoires pendues à leur crochet. Vérifie l’affût des couteaux, la pile des linges propres et pliés, les cerises déjà confites et les mandarines qui attendent un dernier bain dans les bassines en cuivre.

Marie-Gabrielle s’assoit, ses deux mains à plat sur le bois de la table et elle arrête le temps. Une à une, elle lâche ses certitudes, ses répugnances, ses obligations. Elle laisse s’ouvrir le creux au-dedans d’elle. La vie remonte, en bulles, par les canaux libérés. Des odeurs, des couleurs la traversent, des bruits doux, des murmures et des mémoires d’épices. Elle les laisse lever et s’accomplir. Jusqu’à ce moment ou une poussée irresistible la met en branle. Alors, elle s’enroule dans un brand tablier blanc et ses mains commencent à lui obéir. Elles mélangent et pétrissent. La farine et le sucre sont des histoires. La four chauffe. Les oeufs se séparent : or et neige. Marie-Gabrielle chantonne la bouche fermée. Elle s’inquiète encore des quantités. Elle a des repentirs. Un trait de rhum. Ou deux ? Un rien de sel mais pas trop de sucre. Plus menu le zeste. Pourvu que la pâte lève bien.(…)  » 


Vous avez l’eau à la bouche ? Alors pour connaître vraiment la suite (et le début !) offrez-vous ou faîtes-vous offrir : Des gourmandises sur l’étagère, Françoise Moreau, édition L’escarbille feux follets, 2002
Lien Internet, coordonnées à Librairie Des gourmandises sur l’étagère