Marie Rouanet a été invitée aux 7ème rencontres François Rabelais organisées par l’IEHCA (l’Institut Européen d’Histoire et des Cultures de l’Alimentation), les 25 et 26 novembre 2011. Le thème était « TRANSMISSIONS » et traitait de la transmission des savoirs et des savoir-faire.
La lecture du programme de ce colloque m’a donné envie de relire ce texte de Marie Rouanet extrait de Tout jardin est eden, Climats, 1993, que j’affectionne particulièrement. Voyez plutôt :
» En dessous de cinq décibels, le monde est si vide que l’être se précipite et remplit l’espace de battements de coeur, de ruisselements de sang, d’une rumeur affolante d’organes en fonction.
Au dessus de vingt décibels, c’est le monde qui pénètre l’homme, le broie et le nie.
Le paradis commence tout près de l’inaudible. On existe alors juste près de sa peau, à peine pénétré.
Là est toute la douceur des jardins : grincements de poulies, grattement du râteau, bruit du sécateur, frottement d’une feuille sêche contre un mur, une palissade ou contre la feuille voisine, vent léger entre les tiges sêches et blanches, écroulement de terre sableuse, avancée d’un lézard, pattes et ailes d’insectes, vent contre un fil de clôture, chant d’alouette haute et invisible, friselis de pluie du peuplier, gargouillis léger du tuyaux d’arrosage qui fuit, grillons proches, font rempart à la vaine parole de soi et du monde. »
Marie Rouanet écrit notamment sur la cuisine et le jardin avec une subtilité et une évocation de sensations qui me touche beaucoup. C‘est ma tante Jeanne qui m’a fait découvrir Marie Rouanet avec « Tout jardin est eden », en m’offrant ce livre en cadeau de mariage ! Puis ma copine Danielle m’a offert plus tard à mon anniversaire » Petit traité romanesque de cuisine ».
Ces livres sont pour moi des lieux de ressourcements. Tout ce que j’aime dans la vie setrouve résumé là !
