Le beau voyage DU LYS… ! En voilà une aventure sensitive qui nous est proposée !
Le Lys dont je souhaite vous parler est « l’Hémérocalle », appelé aussi « Lys d’un jour », nom décliné de son origine grecque qui signifie « beauté d’un jour ». Si Ulysse avait voulu allait le chercher, il aurait orienté ses pas vers l’Asie. C’est là-bas que l’on trouve les terres d’origines de cette belle plante, fort commune dans nos jardins. Beaucoup de personnes qui l’ont découvert en atelier me disaient « Ah, mais j’ai cette plante chez moi. Je n’y avais jamais vraiment prêté attention. Elle pousse là depuis toujours, j’ai l’impression… »
Dans nos terres bretonnes, Le Lys d’un jour pousse en « tassée » généreuse. Les premières fleurs éclosent dès fin juin. Elles sont éphémères et se renouvellent tous les jours, de longues semaines durant. Ce qui fait qu’il est assez facile d’en prélever quelques boutons ou fleurs de Lys pour les déguster.
Quand on cueille la fleur, elle se détache de sa tige d’un petit bruit sec. Sa préparation est ensuite assez simple. A Experigoût, nous avons beaucoup cuisiné le lys cet été en atelier « cuisine fleurie » en le mangeant fourré d’une préparation fromage frais de chèvre/noisettes et noix/ herbes aromatiques (ici, lierre terrestre) /sel et poivre. Le travail de remplissage de la corolle est minutieux pour ne pas casser les pétales. Lors de la mise en bouche, le plaisir change de catégorie. Du bout des doigts, on passe alors aux sensations plus intérieures. Le lys d’un jour est soyeux, croquant, frais, et très légèrement poivré. Dans notre recette, son alliance avec une préparation lactée et fruits secs lui allait « comme un gant » !
Et comme toujours quand on goûte un plat de fleurs (donc, rempli de nouvelles sensations en règle générale), naturellement, le silence se fait . Chacun a sa façon de rentrer en relation avec ce met extra-ordinaire. A ce moment-là, on peut entendre les mouches voler… Se mettre à l’écoute de ses sens permet d’être en relation avec soi, en toute conscience : pour sentir, il faut ressentir !
Cette attention, Christophe André, médecin psychiatre, propose de la connecter à partir d’un exercice tiré de la méditation Pleine Conscience. A partir d’un raisin sec (oui, un raisin sec : tout fripé, rabougri, marron… !) Christophe André propose un exercice de 8 minutes ( !) pour découvrir cet aliment par tous ces sens. Vivez ici cette fabuleuse expérience en vous posant quelques instants. Vous pourrez ensuite reproduire cette écoute sensitive avec tout autre aliment ou plat, bien sûr.
Chez Expérigoût, l’an prochain, nous pourrons élargir ce plaisir en y ajoutant la dégustation d’un lys couleur « crème à la vanille ». Pour le moment, ils poussent tranquillement dans mon jardin, à l’ombre du pécher, à côté de la tanaisie… Prendre le temps de profiter de chaque instant, de chaque saison, attendre que les plantes se développent, pour les retrouver le moment venu, cela aussi a dû rendre Ulysse joyeux lors de son voyage !